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Qu'est-ce qu'un port à cath

14/09/2013 16:24

Un port à cath ou chambre implantable est un cathéter posé sous la peau, qui permet d’accéder facilement aux veines pour les perfusions. Il est utilisé dans des cas très divers : transfusion répétée, injection de médicament (chimiothérapie, antalgique, antibiothérapie), nutrition parentérale (artificielle), prélèvement sanguin dans quelques cas.

C’est un dispositif qui facilite le traitement, et assure un confort certain, parce qu’il permet d’éviter les piqures répétées des veines superficielles (bras et main le plus souvent). Il est composé d’un petit boîtier creux (moins de 2 cm de diamètre) implanté sous la peau, en dessous de la clavicule. Il est relié à un tube flexible fin (le cathéter) dont l’extrémité est placée dans une grosse veine proche du coeur

.

 

Ce dispositif est mis en place au bloc opératoire. L’infirmière pourra ensuite piquer sans difficulté l’aiguille de la perfusion, directement dans le boîtier au travers de la peau.

Le dispositif se trouve en sous-cutané, c'est-à-dire sous la peau. Il existera tout au plus, au niveau de l’épaule, une petite voussure en regard de la peau

correspondant au boîtier.

Le boîtier du port à cath est généralement positionné au niveau de l’épaule droite,en raison d’une plus grande facilité de l’abord vasculaire à droite et afin d’éviter les traumatismes directs de la ceinture de sécurité sur le boitier lors de la conduite automobile.

Dans certaines circonstances comme les cancers du sein droit avec curage axillaire, le côté gauche sera privilégié pour protéger le capital veineux droit.

 

 

 

Comment se passe la pose d’un port à cath ?

L’intervention dure de 30 mn à 1h. Ce geste est couramment réalisé au bloc opératoire dans des conditions d’asepsie optimale : badigeonnage à la Bétadine, champs et matériels stériles, pour éviter toute contamination du boîtier.

Une anesthésie locale est effectuée : injection au niveau de l’épaule de produit anesthésique permettant d’endormir la peau.

Dès l’obtention dune bonne analgésie, le cathéter est introduit dans une veine située sous la clavicule (veine céphalique ou veine sous-claviculaire) ou au niveau du cou (veine jugulaire interne). Il est glissé dans la veine jusqu’à la grosse veine du thorax (veine cave supérieure). Son extrémité proximale est raccordée à un petit réservoir (le boîtier), également placé sous la peau, au-dessus de la poitrine. Ce petit réservoir est connecté au cathéter. Sa mise en place nécessite une incision de la peau de 4 à 5 cm avec une fermeture réalisée à l’aide de fils totalement résorbables.

Lors de la pose du cathéter, une radioscopie en salle d’opération sera effectuée afin de contrôler le bon positionnement du cathéter. L’emplacement du boîtier sera momentanément recouvert d’un pansement étanche qui permettra les douches ultérieures à la maison. Ce pansement pourra être retiré quatre jours après l’intervention. Un simple savonnage avec un savon doux est nécessaire lors de la prise de votre douche quotidienne.

Si le port à cath est utilisé dès le lendemain de l’intervention, on laissera en place l’aiguille à ponction directement au niveau du boîtier sous le pansement, ce qui permettra secondairement à l’infirmière d’administrer le traitement sans difficulté.

Quelles sont les complications possibles ?

Les complications sont rares, et surtout leurs conséquences sont très atténuées dès l’instant que la patiente, prévenue, en remarque les symptômes, et prévient immédiatement le service de chirurgie gynécologique.

Certaines complications peuvent survenir pendant la pose :

L’anesthésie générale.

Certains risques peuvent être liés à l’anesthésie générale ; c’est pourquoi dans le service de chirurgie gynécologique et mammaire du pôle mère-enfant de Verdun, le port à cath est le plus souvent posé sous anesthésie locale.

 

Le pneumothorax

Des risques de pneumothorax ont été décrits c'est-à-dire présence d’air

au niveau de la plèvre (entre la paroi thoracique et le poumon), engendré par une piqure de la plèvre, alors qu’on cherche à entrer dans la veine.

Ce risque est majoré par deux circonstances :

  • la ponction de la veine sous claviculaire, raison pour laquelle nous préférons ponctionner au dessus de la clavicule, le confluent entre veine jugulaire et veine sous claviculaire
  • la ponction sans contrôle échographique, méthode ancienne que nous avons quittée depuis longtemps.

En général le pneumothorax est traité par simple surveillance et antalgiques, rarement l’évacuation à l’aiguille ou un drainage sont nécessaires.

La douleur

Il existe une brûlure modérée lors de l’injection du produit anesthésiant.

Quand celui-ci sera efficace vous aurez donc la sensation tactile c'est-à-dire

le toucher ainsi qu’une sensation désagréable mais pas de franche douleur. A noter que l’anxiété et l’angoisse majorent grandement la sensibilité douloureuse.

Dans les jours suivant la pose du port à cath, vous ressentirez au niveau de l’épaule et du cou une ankylose, qui sera bien soulagée par un antalgique mineur comme le Paracétamol.

 

Hématome

Il peut survenir un hématome au pourtour de la chambre implantable immédiatement après l’intervention. Celui-ci est généralement sans gravité. Le risque est majoré en présence de troubles de la coagulation ou de médicaments antiagrégants ou anticoagulants. De ce fait, le Sintron ou le Préviscan seront arrêtés avant l’intervention.

Une simple surveillance est donc nécessaire, associée à une prescription d’antalgique (médicament contre la douleur).

Dans quelques rares cas une évacuation d’hématome sera effectuée par débridement de la plaie.

 

D’autres complications peuvent survenir après l’opération, et donc après le retour à la maison :

 

Une infection du cathéter :

Elle sera traitée si possible par antibiothérapie et soins locaux. Si le traitement est insuffisant une ablation du cathéter sera nécessaire.

Elle se manifeste généralement par une rougeur cutanée, des douleurs récentes au niveau du boîtier, voire par un écoulement de pus par la cicatrice.

 

Une thrombose veineuse : (caillot de sang dans la veine)

Une thrombose se manifeste par des douleurs ou un gonflement au niveau de l’épaule ou du cou, parfois par de l’essoufflement. Le diagnostic sera confirmé par la réalisation d’un écho doppler du membre et du cou.

Le traitement nécessite la prescription d’un traitement anticoagulant, associé souvent mais pas toujours à l’ablation du port à cath.

Rupture et désinsertion du cathéter :

Cette complication est exceptionnelle et le cathéter peut se désolidariser du boîtier et ainsi migrer au niveau des gros vaisseaux. Cela nécessitera l’exérèse du cathéter par un spécialiste de radiologie interventionnelle.

Migration du cathéter :

Très rarement, le cathéter peut rester solidaire du boitier, mais son extrêmité remonte de la veine cave dans une veine du bras ou du cou. C’est pourquoi vous devez tout de suite informer l’infirmière si vous sentez, lors de la perfusion, un gargouillement dans le bras, l’épaule et le cou. Cet incident se produit surtout chez l’enfant.

A la fin de la chimiothérapie selon la décision de votre oncologue, ou à votre demande, le cathéter et la chambre seront retirés sous anesthésie locale. Mais un cathéter veineux central peut être laissé en place sans risque majeur.